Vaccins, RFID et nanoparticules : une confusion qui inquiète

16 Janvier 2021 - Alexandra (mise à jour 10.08.21)

Les campagnes de vaccination COVID19 sont accompagnées de théories voulant dénoncer la présence de puces RFID au sein des solutions vaccinales dans un but de traçage des populations. Ces discours peuvent paraître étonnants pour les personnes connaissant les dimensions d'un tag RFID. A ce jour la plus petite puce RFID (ou plus précisément le plus petit composant RFID) connue a été développée par le groupe japonais Hitachi et mesure 0.15 mm de côté pour une épaisseur de 7.5 microns. Ce circuit RFID fonctionne dans les supra hautes fréquences, 2.45 GHz exactement. Par ailleurs et pour revenir aux dispositifs vaccinaux, la gauge recommandée pour une aiguille utilisée pour les vaccinations est de 23G ou 25G soit un diamètre de 0.6 mm ou 0.5 mm. Physiquement, les dimensions de l'aiguille semblent permettre l'injection de micro composants RFID. Il y a toutefois un détail majeur qui met à mal cette apparente possibilité technique. Le composant RFID dont il est question ne comprend pas un élément essentiel à son fonctionnement : l'antenne RFID. Sans raccordement à une antenne, impossible au circuit de s'alimenter et par conséquent de communiquer un quelconque signal. Les dimensions d’une antenne nécessaire au fonctionnement de cette puce (émission et réception de signaux à une distance de plusieurs cm) dépassent largement le centimètre. Dès lors, il devient impossible d'inoculer une puce RFID fonctionnelle au moyen d'une seringue.

Hitachi a développé une puce RFID de 0.15 mm de côté

Hitachi a développé une puce RFID de 0.15 mm de côté

Il est vraisemblable par ailleurs qu'une confusion ait pu naître dans les esprits des gens au sujet d'un projet de traçage vaccinal par nanoparticules fluorescentes, projet initié par la fondation Bill Gates. Le fondateur de Microsoft est souvent associé sur la toile au soupçon de traçage RFID. Une simple requête dans un moteur de recherche présentant les mots puce RFID vaccin suffit à mesurer le phénomène et l’association. Le projet de la fondation Gates vise en l'absence de carnet de santé à pouvoir vérifier en temps réel l'état vaccinal d'une personne. La solution repose sur des nanoparticules qui seraient injectées avec le vaccin. Ces particules d'une taille comprise entre 1 et 100 nanomètre (nm), i.e. bien inférieure au diamètre d’une cellule d’un diamètre de 1000 nm, émettraient une lumière fluorescente invisible à l’œil nu, mais visible au moyen d’un simple smartphone. Le projet s’il peut en effet sauver de nombreuses vies en développant la couverture vaccinale des populations posent de nombreuses questions éthiques. Les populations accepteront-elles durablement d’être marquées par un dispositif dont on ne connaît pas encore les effets à moyen et long terme ? Des enquêtes d’opinion sont menées par la fondation Gates au Kenya, Malawi et Bengladesh pour identifier si l’opinion est disposée à adopter cette technologie.

Cet article vous a-t-il éclairé ?

Nous vous proposons gratuitement cet article rédigé par nos rédacteurs indépendants dans une démarche d’information et de lutte contre les fake news. Vous pouvez nous soutenir en faisant un don aujourd’hui.

Précédent
Précédent

Comment enrichir les randonnées et balades de vos visiteurs en créant des parcours connectés ?

Suivant
Suivant

Le pass sanitaire : défis et opportunités pour les professionnels ayant recours au bracelet NFC